La Pointe du Grouin, BZH à Paris

La Pointe du Grouin, c'est une de ces adresses parisiennes qui vous procurent un sentiment de chaleur humaine et une bonne dose de saveurs du terroir. Caché derrière la Gare du Nord et l'église de Saint Vincent de Paul, dans le 10ème arrondissement, l'entrée est discrète mais la file d'attente confirme son succès.

© Ca Mitonne

Une fois l'accès au comptoir en zinc disponible, vous donnez votre nom et passez commande à emporter ou sur place. Choisissez sur place pour plus de spectacle car déjeuner à La Pointe du Grouin c'est se retrouver au coeur de la Bretagne. L'odeur de l'andouille de Guémenée, les galettes-saucisses et des pains fait-maison accompagnés d'une ambiance taverne avec de "bons gars" à l'esprit breton : un peu brut, grande gueule, cash mais tellement chaleureux. Comme ici vous donnez votre prénom à la commande, une fois le plat servi, on le crie pour que vous veniez le chercher. Et si vous n'entendez pas c'est au mégaphone qu'on vous hèle ! Avec le sourire toujours.

Avec sa vareuse et ses grands yeux bleus, le cuistot Thierry Breton travaille ses produits aux yeux de tous, sert ses plats sur des planches en bois, dans des cageots d'asperges ou de pommes de terre. Tout dépend du nombre de personnes assises à votre table. Oh Breizh comme je t'aime ! L'ambiance y est authentique, simple comme ces verres Duralex ou la carafe qu'il faut aller remplir à la fontaine, un vieux robinet de cuivre à l'entrée.

© Ca Mitonne

Niveau plat, carton plein. En entrée, j'ai succombé à la soupe d'asperges blanches, servie dans une mini-carafe (oui j'étais seule ce jour là) ou dans un pichet, à déguster dans un bol contenant des copeaux de parmesan et des croutons de pain, si bons ... Vous aurez également le choix avec les patates tièdes de l'île de Ré à la cervelle de Canut, un artichaut breton et sa vinaigrette, des bulots mayonnaises ou des craquelins de Saint Malo.

En guise de plat, un Bara Bihan, sorte de burger-breton : un petit pain rond et moelleux que j'ai choisi garni de fromage de chèvre, courgettes, poivrons confits et de miel au romarin (qui a dit que j'étais au régime ?). Vous pourrez aussi jeter votre dévolu sur la version hareng fumé, saumon ou végétarien, ou sur le Bara Touseg : sandwich de ficelle maison garnie d'une patte de cochon, d'andouille de Guémenée à l'huile de noisette ou d'un Coucou de Rennes à la crème de moutarde.

© Ca Mitonne

En dessert, le yaourt Bordier me faisait de l'oeil tout comme le far breton et la pana cotta à la lavande mais j'ai craqué sur le kouign-amman qui réchauffé n'est pas aussi bon qu'à la sortie du four d'une boulangerie, soit. Malgré tout, il est croustillant et moelleux, le beurre est évidemment demi-sel, c'est du beurre, du gras, de la gourmandise, du plaisir simple ! J'en ai pris un deuxième pour l'homme ...

De la bistronomie bretonne en plein Paris à moins de 5 grouins, la monnaie micro-locale, pour une entrée, un plat et un dessert c'est imbattable. Plutôt que d'avaler un jambon-beurre d'une boulangerie qui réchauffe des patons décongelés pour 4,70€, foncez au 8 rue de Belzunce (entre Gare du Nord et Poissonnière).

(1 grouin = 2€)